Page 17 - Lignes Aériennes Nord-Africaines
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Alger-Bône




        Le 20 avril 1935, la liaison Alger-Bône, avec escale à Constantine, est inaugurée avec les repré-
        sentants de la presse algéroise et constantinoise (François Bescher de L’Écho d’Alger, Nicolas
        de La Presse libre, Castelet de La Dépêche algérienne, Picard de La Dépêche de l’Est, Vessis
        de La Dépêche de Constantine et Madeleine Radisse du journal Les ailes. Le steward Louis fait

        également partie du voyage.
        Georges Descamps décolle avec le Fokker décolle à 8 h 48 et arrive à Constantine à 10 h 45,
        accueilli par Troussel, secrétaire général de la préfecture, Saincierge, chef de cabinet du préfet,
        Marty, agent des LANA, et  par les membres de l’Aéro-club de Constantine. L’avion repart à
        11 h 18 pour se poser à Bône à 11 h 45 où l’attend Henry Germain qui avait précédé le courrier.

        Toute la ville de Bône reçoit le Fokker avec enthousiasme et c’est dans le hangar fleuri de l’Aé-
        ro-club que Marcel Dayre, président des Ailes bônoises, et Louis Perrin, sous-préfet, félicitent
        le promoteur de la ligne. La journée se termine par un grand repas à l’hôtel d’Orient. Parmi les
        invités, se trouve Robert Volmerange, ancien pilote de guerre, chef-pilote de l’Aéro-club, qui
        deviendra rapidement directeur d’exploitation des LANA, en remplacement de Maillard devenu
        chef-mécanicien. L’équipe se renforce des pilotes Emile Duterriez et Henri Ferraris et du méca-
        nicien Jean-Marie Fraix, de l’Aéro-club d’Algérie.

        Henry Germain s’active à développer sa ligne car Air Afrique, qui bénéficie des appuis officiels,
        prospecte, dès le 2 mars 1935, le tronçon Alger-Casablanca avec un trimoteur Marcel-Bloch 120
        piloté par Charles Poulin et Jean Dagnaux.

        Les LANA s’adaptent avec souplesse à leur clientèle : les voyageurs sont transportés gratuite-
        ment du centre ville vers les aérodromes et, pour s’harmoniser avec les horaires de l’hydravion
        d’Air France, de nouvelles dispositions sont prises. Sur la ligne Alger-Oran, les lundis et samedis,
        départ d’Alger (hôtel Aletti) à 7 h et arrivée à Oran (Grand-Hôtel) à 10 h, retour de 15 h à 18 h.
        Sur la ligne Oran-Bône, les mardis et jeudis, départ d’Oran à 5 h, arrivée à Alger à 8 h ; départ
        d’Alger à 14 h, Constantine à 16 h 15 et arrivée à Bône à 17 h 45. Les mercredis et vendredis :
        départ de Bône à 7 h 30, Constantine à 8 h 45, Alger à 11  h 15, escale jusqu’à 15 h 30 et arrivée à
        Oran à 18 h 30. Sur le parcours Alger-Oran, des arrêts facultatifs sont prévus à Blida, Affreville,

        Orléansville, Relizane et Mostaganem. L’ouverture postale de cette ligne a lieu le 14 novembre
        1935 sur Alger-Bône et le lendemain sur Bône-Alger, par Georges Descamps.
                  er
        Entre le 1  décembre 1934 et le 30 octobre 1935, les LANA obtiennent 95 % de régularité, résultat
        très satisfaisant pour une ligne ayant fait ses débuts en plein hiver. Plus de 200 000 km ont été
        parcourus, 1 292 passagers transportés, 395 voyages effectués et 1 122 heures de vol réalisées.

        Si les LANA sont toujours ignorées du Gouvernement qui reporte ses efforts sur Air France et
        Air Afrique, les Délégations financières apportent leur aide à Henry Germain par des subventions
        assez faibles qui permettent cependant d’effectuer l’aller et retour Alger-Bône pour 600 F, alors
        que le même trajet coûte 663 F en première classe en chemin de fer et dure 18 heures.














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